La Banque du Canada (BoC)a abaissé le taux directeur de 25 points de base à 3%, s’inscrivant ainsi fermement dans la fourchette neutre de 2.25% à 3.25%. La Banque a également abandonné son orientation prospective sur les taux, adoptant une posture neutre pour maximiser sa flexibilité dans les mois à venir.
Les details inutiles.
Compte tenu de l’incertitude entourant la politique commerciale des États-Unis, la Banque a fourni des prévisions économiques en supposant l’absence de tarifs douaniers.
- L’inflation devrait rester proche de 2 %.
- Le PIB a été revu à la baisse à environ 1,8 % pour les prochaines années, en raison du ralentissement de la croissance démographique.
L’annonce de la fin de l’assouplissement quantitatif au printemps reprend des commentaires déjà formulés par la Banque, bien que peu s’attendaient à une annonce officielle aujourd’hui.
La faiblesse de la monnaie reflète l’incertitude commerciale plutôt que l’écart de taux d’intérêt. Jusqu’à présent, cela n’a pas influencé les décisions de la Banque.
Tout est une question de tarifs.
Le gouverneur a souligné qu’un conflit commercial prolongé pourrait réduire le PIB de 2,5 % et augmenter l’inflation de 0,8 %. Cela dit, l’issue économique dépend de trois variables :
- L’ampleur et la portée des tarifs imposés par les États-Unis.
- L’ampleur et la portée des contre-tarifs imposés par le Canada.
- L’ampleur des mesures de relance budgétaire des gouvernements provinciaux et fédéral pour soutenir les industries et les populations touchées.
Il a insisté sur le fait que la politique monétaire ne pouvait pas compenser la perte d’efficacité, de production et de revenus. La politique budgétaire devra jouer un rôle clé à cet égard. Cependant, la Banque pourrait rendre le processus d’ajustement moins douloureux (c’est-à-dire en abaissant les taux d’intérêt), sachant que plus le stimulus budgétaire est important, moins le stimulus monétaire sera nécessaire.
Lecture des fueilles de thes.
Les tarifs ont le potentiel d’augmenter l’inflation et de freiner la croissance. Nous pensons que la Banque fera preuve de patience face à une hausse de l’inflation pour évaluer si elle est ponctuelle ou si elle risque de déclencher une spirale prix-salaires. Compte tenu de leur évaluation pessimiste de la croissance, nous estimons que la Banque serait plus préoccupée par le risque d’un affaiblissement de la croissance entraînant une augmentation du chômage, ce qui freinerait la hausse des salaires. Par conséquent, le risque est orienté vers une baisse des taux sous le seuil inférieur de la fourchette neutre.